juillet 16, 2012

Brève histoire du casoar

Brève histoire du casoar: 150 plumes de queue de coq et la patte de Christophe Hercelin
Christophe Hercelin fabrique les coiffes emblématiques de l’ESM de Saint-Cyr-Coëtquidan. Les élèves officiers les porteront fièrement au défilé du 14 juillet à Paris et au Triomphe le 21 juillet. Portrait écrit par ma consoeur Erika Penot de la rédaction de Ploërmel et paru dans nos éditions du Morbihan.

Le rouge en dessous, le blanc dessus, des plumes de 23 cm environ, le casoar est la coiffe emblématique des élèves officiers des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. Un apparat auquel les militaires tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Depuis 1997, le seul à les fabriquer en France est dans l’atelier du maître bottier sur le camp de Saint-Cyr, Christophe Hercelin, meilleur ouvrier de France en chaussure homme sur-mesure. Un homme qui passe du cuir aux plumes avec virtuosité.
« Ma formation de base est dans la chaussure », révèle Christophe Hercelin, 48 ans. Après deux années passées en Guyane, le maître ouvrier a poussé la porte de l’atelier saint-cyrien il y a deux ans.
Voilà 15 ans, sur demande de l’armée, il s’attaque à la fabrication du célèbre casoar. Sans aucune formation spécifique. « J’ai démonté un plumet, regardé comment les plumes étaient montées, etc. J’ai fait plusieurs maquettes avant d’arriver à ce résultat. »
Attention, si petit soit il, le casoar nécessite environ 5 heures de travail. Minutie, patience et précision sont les maîtres mots. Première étape : le tri des plumes. « Pour le casoar ce sont uniquement des plumes de queue de coq », précise Christophe Hercelin. Des plumes de coq arrivées tout droit d’Asie. « Il faut que les coqs soient plumés à la main pour ne pas abîmer les plumes. » Seule étape qui n’a pas lieu à Saint-Cyr : la teinture des plumes rouges. Qualité des plumes, grandeur, sens de retombée, tout est analysé à la loupe. Ensuite, les plumes passent une à une dans les mains expertes des six personnes qui travaillent dans l’atelier. Le but : enlever tout le petit duvet inutile. Et forcément inesthétique. « Les plumes sont montées à la main sur une armature métallique entourée de fillasse. Il faut que le parage retombe comme un saule pleureur », précise Christophe Hercelin. Un petit coup de vapeur pour la mise en forme et les plumes sont coupées à la même longueur.
Chaque casoar comporte exactement 150 plumes, 120 blanches et 30 rouges. Ces plumets haut de gamme sont offerts par les 2e année aux 1re année au moment de la cérémonie sabre et casoar. Pour ne pas abîmer la bête à plumes, des boîtes spéciales sont également créées dans l’atelier du maître bottier. Le talent de Christophe Hercelin est tel qu’il dépasse les frontières. L’an dernier, il a refait tous les plumets des carabiniers de Monaco à l’occasion du mariage princier. Ses créations coiffent aussi la garde républicaine. Chaque année, ce sont 200 casoars qui naissent entre les mains des ouvrières. Et qui défilent avec panache lors du Triomphe.

Source : Philippe CHAPLEAU, journaliste défense, http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/index-2.html

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