Le 5ème Bataillon Para Vietnamien
Le 1er Septembre 1953, le 3ème B.C.P. devient le 5e B.P.V.N. Le Lieutenant BEAUMONT tient à rester avec ses autochtones dont il a conquis l’affection, s’occupant non seulement de ses hommes, mais aussi de leurs familles. Plusieures années après, rentré en France, il recevra encore des lettres touchantes de ses anciens chefs de groupe, devenus officiers dans l’armée Vietnamienne, le tenant au courant de leur carrière et de leurs soucis.
Une citation à l’ordre de l’Armée Vietnamienne devait un peu plus tard sanctionner ce dévouement :
« Chef de section de la 3e Compagnie Indochinoise de Parachutistes, a su, par son sens de l’équilibre et de la justice, son courage et son dynamisme, forger en peu de temps avec des Vietnamiens un magnifique outil de guerre au cours de multiples engagements pendant deux ans d’opérations continuelles. A la disposition du 3e Bataillon de Parachutistes Coloniaux en septembre 1953 a tenu à garder le Commandement de sa section de Vietnamiens et à servir au titre du 5e Bataillon de Parachutistes Vietnamiens.
Est pour tous l’exemple même de l’Officier, réussissant aussi bien auprès de ses subordonnés Français que vis-à-vis des Vietnamiens dont il a acquis l’estime et forcé l’admiration… »
C’est alors qu’est décidée l’installation du camp retranché de DIEN-BIEN-PHU où il est parachuté le 23 Novembre avec son unité. Celle-ci participe aux travaux d’organisation de l’ouvrage, aussi bien qu’à sa défense contre les incursions Viet-Minh qui se multiplient. Il écrit le 13 Décembre : « Nous rentrons d’opération, coup dur, FOURIE, ancien du Prytanée et ancien Cyrard, a été blessé et est mort peu après. J’ai pu passer quelques instants auprès de lui, je n’en suis pas encore remis. » Ce qu’il ne dit pas, c’est la part très active qu’il a prise au combat et qui lui vaudra une nouvelle citation et la Légion d’Honneur :
« Officier d’élite possédant au plus haut degré les qualités de Chef d’Infanterie et entraîneur d’hommes, d’une bravoure exceptionnelle. Parachuté le 22 Novembre 1953 à DIEN-BIEN-PHU, s’est particulièrement distingué au cours du raid sur MUONG-PON le 13 Décembre 1953. A permis par une manœuvre de débordement hardie la conquête d’une position fortement organisée et tenue.
Le 14 Décembre 1953 a brisé les assauts de l’adversaire sur un élément ami en cours de repli, causant aux rebelles de lourdes pertes et les forçant à se replier en désordre. »
Il passe Noël à DIEN-BIEN-PHU et le 1er de l’an en opération.
« La mort de FOURIE me donne le cafard de temps en temps », écrit-il à ses parents, exprimant l’espoir de passer son prochain Noël auprès des siens. Son vœu sera exaucé. Ramené en avion à Hanoï, il reçoit le 28 Janvier la Légion d’Honneur des mains du Général NAVARRE et part immédiatement pour Haïphong d’où il s’embarque pour la France.
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