Le Saint-Cyrien
Reçu au concours de 1947, Serge arrive à Coëtquidan en Octobre pour quinze jours. A cette époque, les Saint-Cyriens font un stage dans les Corps de Troupe, afin de suivre la formation normale du contingent. Affecté au 13e Bataillon de Chasseurs Alpins, il arrive à IMST (Autriche) au début Novembre.
Et voici ses premières impressions : « J’ai pris contact avec les hommes de mon groupe et j’essaie de les comprendre. Je les étudie et j’admire le fond de grandeur et de bonté qui malgré tout les anime tous. Je pense que si leurs chefs savent exploiter les richesses qui résident en eux, s’ils savent les faire sortir d’eux-mêmes et de leur gangue « pékine » il peut y avoir quelque chose de nouveau en France, quelque chose de neuf et de pur. De plus en plus je pense que mon métier est un métier de roi… Si la France veut se relever, il faut éduquer sa jeunesse et nulle part ailleurs que dans l’armée, le moment est propice pour de grandes décisions. Les hommes qui arrivent au régiment sont encore malléables, l’officier peut encore et doit les diriger vers la voie de la vie dure qui seule donnera des hommes forts, virils, capable de rénover et de reconstruire…
Mais si l’officier est homme d’action, il est aussi penseur et doit donner à sa vie un sens qui ne peut guère reposer que sur sa foi.
Action réfléchie & foi profonde, l’une et l’autre axées sur le don de soi et la formation des hommes, tels sont déjà les deux moteurs de la vie de Serge au début de sa carrière militaire.
Trois mois plus tard, il entre à l’Ecole de Sous-Officiers de Langenargen. C’est là qu’il choisit l’Infanterie Métropolitaine « avec la pensée de devenir lieutenant de Parachutistes. « Cet après-midi, combat, écrit-il le 24 Avril, j’étais Chef de Patrouille… mes bonshommes étaient pris par le jeu… C’est au combat que l’Officier les comprend le mieux et sent en eux les qualités de la race. J’ai hâte d’avoir une section, de la commander de lui imprimer ma marque… L’Officier n’a pas le droit de décevoir la confiance que ses hommes ont mise en lui… Que de qualités il me faut acquérir ! J’en suis un peu effrayé mais je sais que je suis fait pour cela, c’est ma vocation … Je suis sûr que tu comprends, tu seras mon adjoint, mon second moi pour partir à la conquête des garçons qui me seront confiés. »
En sortant de Langenargen, Serge est nommé Sergent au 20e B.C.P. à Freudenstadt. “J’ai pris contact avec la vie de Chef de Groupe, j’ai sous mes ordres des garçons de la 48/1. Ils sont très jeunes d’esprit, très gais, je commence déjà à les aimer. »
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