le “Triomphe”
LE TRIOMPHE DU TONNEAU
Sous le Second Empire le Père Système prenait lors du Triomphe la tête du cortège. Au passage de ce dernier les melons devaient faire la haie sur la cour Wagram et mettre un genou en terre. Cette tradition sera conservée pour le baptême.
C’est après la guerre de 1870, lors de la réorganisation de l’Ecole, que la fête du Triomphe devient la fête traditionnelle permanente de fin d’année, dont la date est fixée à l’avance et qui se termine par le baptême de la jeune promotion.
Le Triomphe prend ses origines en 1821 sous la Restauration, sous le nom de Triomphe du Tonneau :
“ La batterie du polygone avait été armée durant l’été de 1820 et les exercices d’artillerie avaient pris un grand développement. L’année suivante un tonneau fut abattu par une bombe, ce qui donna lieu au premier Triomphe ; l’élève Delpy de la Roche, qui avait pointé le mortier fut ramené au polygone, porté sur les épaules de ses camarades, la tête couronnée de branches de peupliers en guise de lauriers. ”
Ce n’est qu’en 1834 que le Triomphe du Tonneau s’annonce comme l’une des futures fêtes de la Spéciale : le Duc d’Orléans vint visiter Saint-Cyr le 27 juillet 1834. (…). Le Prince arriva à l’Ecole accompagné du général Marbot, son aide de camp. Il trouva le bataillon déployé au polygone et fut reçu par le Colonel (Baraguey d’Hilliers) et l’Etat-Major de Saint-Cyr, qui lui firent escorte. (…) Le Duc d’Orléans commanda quelques manœuvres ; tous les mouvements d’armes furent exécutés avec une précision admirable et le Prince applaudissait à chaque instant. (…)
La série des exercices au polygone de tir à la cible, suivis d’une école à feu à la batterie du polygone. Avec une familiarité charmante le Prince se mêla aux élèves et pointa lui-même un canon de campagne. Au tir de mortier une bombe abattit le tonneau ; le Duc d’Orléans vint serrer la main du pointeur, nommé Laffitte, et lui donna une paire de pistolets ; puis se tournant vers les officiers qui l’accompagnaient : “ Allons, Colonel, le Triomphe du Tonneau! ”. A ces mots, on apporte une civière sur laquelle on fixe le tonneau, pendant que les élèves se précipitent dans le petit bois pour y couper des branches. Bientôt le pointeur, la tête couronnée de feuillage, et assis comme Bacchus sur son tonneau, est enlevé sur les épaules des servants de son mortier. Il se dirige vers la cour Wagram, suivi du Prince, de l’Etat-Major de l’Ecole, et des élèves porteurs de branches de peupliers et poussant de continuels vivats ; les tambours tiennent la tête du cortège, battant la charge.
A un signal donné, la longue file des Anciens, que dirige l’officier le plus malheureux, ou le plus fine galette, se forme en bataille et s’avance au pas cadencé, en chantant la chanson de l’officier ; puis à un second signal, les deux ailes accourent l’une vers l’autre et exécutent des rondes autour du triomphateur, qu’on secoue sur le tonneau, au son de la chamade. Cheminant ainsi en Zigzag, l’imposant cortège s’arrête enfin en quinconce, au pied de l’arbre sacré de la Sainte Galette, où l’on entonne un chant de triomphe.
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