Les Perches
A côté des traditions solennelles de la Spéciale existent des activités plus pittoresques où la bonne humeur, la dérision, mais aussi l’esprit d’organisation règnent en maître. L’esprit frondeur n’a, en effet, jamais totalement disparu de l’Ecole, depuis la révolte des élèves à l’encontre du colonel Baraguey d’Hilliers en 1834 jusqu’aux fameuses perches des promotions actuelles. On peut entendre le mot “perche “, tout droit tiré du lexique argotique saint-cyrien, comme une activité souvent drôle, destinée à marquer par un coup d’éclat l’indépendance d’esprit caractéristique du cyrard. L’histoire de Saint-Cyr se nourrit de ces “perches ” parfois passées dans la légende de l’Ecole. Ainsi, le 240 donne lieu à une série d’animations qualifiées de “perchiques “. ” L’enterrement de la Pompe “, c’est à dire la fin de l’enseignement académique, trouve ses origines dans la traditionnelle désinvolture que les élèves affichaient dès les années 1820-1830 envers toute besogne intellectuelle.
Les “perches ” touchent des domaines très variés, et nul n’est à l’abri de l’imagination redoutable des élèves, comme en témoigne une fausse prise d’armes à Nantes organisée par la promotion Maréchal Davout en 1979, en présence d’un faux député, d’un faux général, et…de vrais journalistes. La fugue collective d’une promotion, est une autre forme de contestation aujourd’hui plus formelle que réelle. L’inversion, qui consiste en un renversement des hiérarchies ou des valeurs existantes, est une “perche ” ancienne remontant à la fin du XIX° siècle et se trouve à l’origine de la désignation des “fines “, chargées d’animer la vie de promotion, et autrefois choisies dans la queue de classement…
L’histoire de l’Ecole est riche de ces trésors d’ingéniosité, symboles de l’esprit frondeur et de l’humour incisif des Saint-Cyriens.
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